samedi, novembre 25, 2006

‘‘Connerie’’ et désinhibition

Cela me paraît évident en regardant une émission qui revient sur L’île de la tentation.

Tous ces gars et ces filles, qui semblent tellement épanouis, tellement bien dans leur peau, formant une mini-société tellement claire, bien intégrée, des gens que je pourrais même envier tellement leur ils sont clairement délimités et intenses au sein de ces limites, me semblent fatalement devoir être traités de cons par des gens qui placent ce qu’ils appellent l’intelligence en haut des valeurs à atteindre, comme des professeurs, des étudiants au moins en quatrième année ou des philosophes. Cela me semble aller un peu vite en besogne, mais permet de comprendre un peu le fil.

Ce qui m’impressionne, c’est qu’ils parlent, sur le plateau, librement, très librement, et de fond en comble ou presque, de toutes leurs relations avec les divers gars ou filles avec lesquel(le) ils ou elles eu des relations. Désinhibés au possible, peut-on croire, extravertis, dans le langage comme dans les actes (ainsi, l’un s’est fait 250 filles, « une par semaine en moyenne » prend-il la peine de nous dire pour que ce soit clair dans notre petite tête d’amoureux fidèles), tout en eux est dehors.

Penser ceci, c’est penser qu’ils ne sont pas grand-chose, donc qu’ils n’ont pas grand-chose à mettre dehors, pas plus que ce que l’on voit et qui est peu de choses. Mais ce n’est pas exactement pour cela qu’ils seraient qualifiés de « cons » par nos « élites » intellectuelles. J’essaie de comprendre ce que je peux bien penser ‘‘naturellement’’, et je m’aperçois que les traiter de « cons » repose sur l’idée qu’ils ont beaucoup plus en tête que ce qui sort d’eux-mêmes, mais que déjà dire qu’ils sont désinhibés, extravertis, et rien ni personne, surtout pas eux-mêmes, ne semble dire le contraire, mais que tout cela reste non-dit, voire même peut-être même pas perçu, ni par eux ni par d’autres. Qu’il y a des coupures et des choix (enfin, des choix, faudrait pas exagérer)… des coupures sans doute rendus nécessaires par l’habitude à les faire, c'est-à-dire à sélectionner tel ou tel élément, car la sensibilité et l’écoute « s’apprennent ».

S’ils paraissent, c’est donc sans doute qu’ils paraissent désinhibés, extravertis, alors que tant de chose dort encore en eux. Que, finalement, il n’y a pratiquement rien qui sort. Et le but, n’est-il pas, finalement (ce que fait, normalement, un philosophe, si j’ai bien compris), ‘‘d’en sortir’’ le plus possible ?


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