vendredi, novembre 24, 2006

En vrac 2

Aux vieux, il ne leur reste plus que des trucs à raconter. Parfois même il n’y a plus rien.

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J’ai pas de pairs…

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Dans la rue (comme ailleurs) je n’ai affaire qu’à des visages. Mais je voudrais avoir affaire à tout, sauf à des visages.

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Tout est calculé, tout est pré-construit, nous sommes comme de l’électricité dans un circuit électronique. Mais personne n’est derrière, ce sont juste les choses qui sont comme ça.

Après, c’est une question d’aveuglement, mais c’est aussi une question de goût.

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Autoportrait du sociologue comme Oscar Lewis autobiographe la famille Sànchez.

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Rien à dire. Pas de culture. Tout a été déjà dit. Lisez Sartre par exemple, Les Mots et La Nausée font l’affaire, et puis d’autres qui n’ont rien à voir. Rien à dire de ma vie, rien du tout. Par contre j’aimerais avoir des choses à dire sur une vie future, et puis, pourquoi, histoire de donner un sens, sur ma vie passée.

Souffrance, pas de souffrance. Horrible de ne pas souffrir. C’est ne pas vivre. C’est n’avoir rien à dire, et aucune impulsion qui nous ferait saisir notre vie. Plat zéro l’oscillation des degrés de souffrance. Mais cette souffrance sourde, qui ne me quitte pas.

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Parfait. Que tout soit toujours parfait. Conforme aux schémas pré-mentaux. Un mouvement, par exemple, ne pas le faire s’il paraît ridicule. Ridicule : non-conforme aux schémas pré-mentaux. Aux attendus de la science de la conformité, imagination pas même du devoir être : du l’être tout court. Mais c’est pareil. Car dessous pas de sentiments, émotions, qui dérogent à la règle. Gentil petit garçon, tout bien sociable, gentil avec les mamies, gentil avec tout le monde. Trop conscience des différences, trop conscience que l’autre est là, même si dans une absolue distance. Malheureux qu’il est. Etre frappé et se montrer parfois un peu insultant et avoir des pulsions, des pulsions, pourquoi pas.

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Dans notre mélancolie, nous voudrions tout marquer, tout conserver. Que tout soit inscrit, enregistré. Tout tout tout. Rajouter de la mélancolie à la mélancolie, faire le choix d’elle, clôturer son monde pour n’en jamais sortir. Et juste à ce moment un petit mouvement de joie nous vient, et nous bazardons tout sans trop savoir pourquoi. Et cela recommence.

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Tu sais, c’est la seule odeur un peu tenace.


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