mardi, mai 08, 2007

Time of simulation (opinione ex bibli), 1er jour

Les êtres humains sont semblables aux objets qui les entourent. A moins que ce soit l'inverse. On ne sait plus très bien. Ils habitent leur monde. Et puis inversement.

Je me rappelle ma grand-mère qui me disait qu'il y a des morceaux de musique que l'on met du temps à apprécier. Il faut les écouter, et les réécouter. J'avais perçu cela, aussi, gamin, avec de simples morceaux de rock.

Morceaux qui ne livrent pas leurs charmes comme cela. Toute un monde de serrures, de double-fonds, de secrets. Une maison comme Bachelard en rêvait.

Le culte du simple et du décomplexé, le culte du pragmatique et de l'efficace... Rien de tout cela. Le mot d'ordre de Machin que bien trop peu contestent est déjà une horreur en soi, cette efficacité.

Le culte du jetable, du facilement trouvable, du pas cher, de l'interchangeable, des monades nomades. Rien de tout cela. Le géométrique et le désert, très peu.

Des choses compliquées et complexes qui se développent et vieillissent, dans leur monde, l'habitant et étant habité par lui, qui se rejoignent et se recoupent, parfois, sans tout exterminer ce qui déborde du plus petit dénominateur commun. Faire croître les symboles, les métaphores, les extensions à l'infini de lieux imaginés plutôt que, ces liaisons et communications qui laissent mort et desséché, pauvre en fin de vie à un Quick attablé, pour y boire des cafés.

La critique n'est pas possible sur la base de l'axiome désertique. Les anti-cpe ont du mal à comprendre, dans leur urgence d'animal en révolte parqué(e).

Les danses de voiles aux multiples replis, les accords sonores qui touchent sûr au divin, les objets qui font monde et que l'on n'emporterait pas par respect de leur place. Le divin s'est fait la malle en face, sous la forme d'un imaginaire et la simulation. Le moindre propos ignoble résonne sous les voûtes virtuelles des accords monétaires, encens lacrymogène, aucun lacrymosa -- seul le choc des morts par trop vite oubliés, les vivants inimaginés.

Des babioles en carton, des traits de stylo maladroits sur des feuilles repliés, bricolages anodins porteurs de messages aussi sincères que de virtuels moi aussi, aussi nuls. Un médicament, un porno, une carte bancaire, un désir, une fleur qui peine à dire son nom, signe, et le tour est joué, tout fonctionne et les morts oubliés, sacrifiés sur l'autel bétonné d'un autre rêve d'usine, enterrés vivants encore dans leur venin en boucle.

Et Antonio en boucle, concertos de cello, stabat mater et nisi dominus. Boucles qui contiennent et entraînent, toutes les passions du monde, tous les évènements passés et à venir. Qui maintiennent éveillé apaisement vertical. Des boucles et des reboucles contre le temps libéré, ce temps qui fuit et emporte avec lui, lignes droites suicidaires et jouissances atterrantes, hystéries battements de coeur, les angoisses et les crises, puis mort. La mort du point de vue de la vie et tout ce qui prolonge ce qui permet la vie, les lignes droites d'une entité délié. Que les boucles internes à elle emmènent jusqu'à l'éternité, jusqu'à l'art d'habiter, polis amor autrui.

Puit sans fond d'amour inexploré, à l'objet interdit. A jamais supprimé. Garant de soubresauts, mort qui toujours remeurt, un rendez-vous mystique, une boucle terrienne. Des objets bricolés, une danse aux voiles multiples de l'objet habitant, compliqué et complexe, désublimée musique à apprécier longtemps.


statistique Locations of visitors to this page