mercredi, avril 25, 2007

Quelques repères

Plus vous descendez dans des petites sphères, à l'étendue peu large, et qui par conséquent ont de grandes chances de se retrouver à l'identique en d'autres lieux, plus leur mode de fonctionnement est mécanique, stéréotypé, inchangeable et reproductible sur une longue période.

Vouloir changer cela, sans passer par une étendue de cette sphère, qui va de paire avec un surcodage au niveau du fonctionnement, vouloir brouiller les cartes, brancher différemment les éléments et les flux qui les traversent, plus cela est pervers. Mais l'on pourrait aussi bien dire : révolutionnaire.

Etendre et surcoder (Deleuze), c'est expliciter (Sloterdijk), ce qui est le sens de toute révolution (Sloterdijk). Cependant, ce qui est révolutionnaire (Deleuze), ce sont les branchements des machines désirantes (Deleuze). Révolution et révolutionnaire s'opposent, ce que notre monde explicite (révolution), l'étendant et le surcodant sans cesse, monde dans lequel nous ne sommes pas des machines désirantes (révolutionnaires), mais privés par retournement de notre symétrie équilibrante de toutes nos extrêmités, et donc de la capacité d'avoir prise sur ce qui et qui nous environne.

La perversion c'est quand domine encore le fonctionnement perverti, reconduit jusque dans sa perversion, reconduit toujours pour toujours le pervertir, ce fonctionnement et ses éléments (ses objets et ses noms). La perversion est un compromis entre révolution et révolutionnaires permettant de conserver ce qui doit être détruit. Le pervers ne sait choisir et souhaite goûter ce qu'il détruit, en plus d'aimer être remarqué pour le changement apporté ; il souhaite tout avoir et jouir de tout ; au final, rien n'advient, mais se consume.

Détraquer les mécanismes, toujours en tension vers un équilibre, vers un modèle, un fonctionnement stable qui jamais n'advient, une dynamique reposant sur l'illusion, sur la croyance qu'elle peut faire tout, et ainsi rendre la sphère à elle-même, est ce qui est révolutionnaire.

Que cela même soit explicité ne pose pas problème, car cela constitue le pôle opposé au processus d'explicitation même, son renversement en l'intégrant mais en le repoussant aux calendes grecques toujours, lors que la révolution, le processus d'explicitation, est éternel retour du tout, du fonctionnement lui-même pourtant jamais identique à lui-même, ne parvenant jamais conformer à les éléments et leurs comportements, à moins qu'il le veuillent bien (par fascination et/ou par effroi, réversibles en passivité confiante).

Dans cette configuration peut prendre forme la devise nietzschéenne du Gai Savoir.


statistique Locations of visitors to this page