samedi, avril 21, 2007

Contribution à la campagne électorale 3 (mais qu'est-ce qu'on s'fait chier !)

L'infidélité advient dans des dispositifs qui la favorisent, ça devient une logique, une possibilité du dispositif. Des gardes-fous doivent en prémunir. Mais ce n'est pas sans grandeur et sans profondeur humaine de laisser la possibilité à des actions de se réaliser tout en les définissant comme indésirables ; si l'enfant ne peut plus jouer au ballon au bord de la route, il faut qu'il y ait un jardin, mais il faut surtout qu'il puisse promener son compagnon intime le long des routes, et autres chemins communs.
Les peurs sont souvent justifiées. On a tord d'en vouloir pour cela à Sarkozy et autres Le Pen, ni même aux médias : ils ne créent pas les peurs, ils créent (même parfois indirectement, en créant les perceptions et comportements de chacun, donc, de tous) le dispositif dans lequel chacun se déplace, et qui comporte la possibilité de ce qui fait peur. Pourquoi ce dont nous avons peur n'arrive souvent pas ? Parce qu'il n'y a personne pour en tenir le rôle, pour incarner ce rôle. En créant le dispositif qui rend possible l'objet des peurs, même par la création des peurs elles-mêmes, on catalyse l'attention ainsi que des forces agissantes vers ces rôles et ces actions en creux ; au fond, ce n'est pas vraiment leur faute aux futurs coupables, si ils ont été appelés si forts. Lorsque petit, dans ma chambre ouvrant sur la sombre forêt, j'avais peur que quelqu'un vienne ou soi là à guetter ; c'était possible, puisque rien ne protéger, concrètement, mais cela n'est arrivé qu'une fois, une pauvre fille qui avait semblant de se perdre pour venir faire les amoureuses avec les adultes d'à côté, m'ébouissant, la garce, avec sa lampe, avant de se rendre fantôme à l'aide de sa lampe ; à part ça, rien à signaler ; mais répandez ces peurs et ces images dans le village, il se pourrait qu'un gars, un jour, en vienne à incarner le rôle phantasmé.
Le sourire engendre le sourire, la peur et l'agressivité engendrent la peur et l'agressivité. Les politiques, ils seraient même capables de dire, très naïvement : "mais enfin, c'est en informant le citoyen sur son environnement, même (et surtout) si cela a un effet performatif ; c'est mon rôle, ce n'est comme cela que je peux être élu ; et brasser les phantasmes, c'est encore ce qui marche le mieux". Ou comme disait je ne sais plus qui sur http://homopoliticucus.blogspot.com/ : Sarkozy est un illusionniste. S'il n'y avait que lui...


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