samedi, novembre 18, 2006

Soirée théma sur Arte

Soirée thema sur Arte : « sexe : la révolution venue du froid ». Plusieurs fois revient le terme « libéral » sans le mettre en question ni le dépasser, le tout dans le ton (la voix off) très traxie, à la mode évidente convivial consensus. Et, par exemple, à un moment il est question d’une vieille citation, début 20e, disant que l’interdit attise les désirs, mais c’est pour dire, sous-entendre, que justement, paradoxalement, s’il n’y avait plus d’interdits il y aurait plus de désirs, ce que revendiquent les générations des années 60 70.

Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet, c’est pas question de s’étendre. Que le reportage n’aille pas assez loin dans la remise en cause des représentations (parce qu’il s’agit toujours de préserver les nôtres, dans ces reportages artéiens, et puis de trouver que ce sont les meilleures, avec ça ; et puis en prenant toujours pour adversaires des causes désespérées facilement écartées, comme tous ces moralistes familialistes etc.), c’est une chose, et qu’un mec qui se disait anarchiste dans les années 70 soit aujourd’hui le roi richissime du porno nous fait nous interroger, mais bon… [ah, je savais pas : la pornographie a été légalisée en Suède par un vieux réactionnaire sous l’argument que légalisée, elle allait perdre de son pouvoir d’attraction, et donc allait être amenée à disparaître]

Il ne faut pas se laisser abuser par les mots. Ce qui est interdit, si l’on reste dans cette logique libérale, n’est plus le sexe, et encore moins la pornographie… D’un autre côté, ce qui est obligatoire a également changé…

On pourrait même se demander s’il est possible de déballer des images, des représentations passées ou ennemies sans, d’une manière générale, pouvoir en sortir, pour nous-mêmes, ici et maintenant. C’est peut-être un peu le problème de l’exercice.

Il ne s’agit même pas de parler de la pornographie, cernée depuis vingt ans au moins, et qui est devenue aussi habituelle et excitante (c’est pas forcément négatif, hein) qu’une pub Mc Donald’s. Il s’agit pas de rapport au sexe ou à l’image, mais de rapport collectif et interindividuel, entre autres, et c’est pas le plus important.

Je dis n’importe quoi, parce que ce reportage commence à m’énerver. Quelle nullité.

On pourrait parler de désymbolisation, aussi, notamment. Mais bon, c’est vrai, quitte à se trouver au bord de la mort, aspiré par la nullité qu’est la mort, autant se lâcher, un peu comme les kamikazes islamistes, faire tout et n’importe quoi, s’abandonner à… quel est ce nouveau Dieu, hum ?

L’envers de la « victimisation », c’est la prise en charge. Le contraire de la victimisation n’est pas de faire souffrir, mais le contraire de la prise en charge c’est de s’appartenir, pour le dire comme ça. C’est toujours à chacun de faire le boulot pour soi. Sinon, il y a encore les églises, star académie, le porno et tant d’autres choses.

Mouèf.


statistique Locations of visitors to this page